mardi 8 janvier 2008

Stages de découverte professionnelle : pourquoi pas au lycée ?

Nos enfants, qui ont souvent du mal à se projeter dans l’avenir, entretiennent de nombreux préjugés à l’égard du monde professionnel. Pour leur donner la possibilité de se faire par eux-mêmes une idée de sa réalité, pourquoi ne pas leur permettre de prolonger au lycée l’expérience acquise au cours du stage de découverte professionnelle de 3e ? Classe sans examen dont les cours s’achèvent en général avant la date officielle, la seconde semble toute indiquée pour expérimenter une telle mesure. Les bénéfices du stage de 3e étant indéniables, on peut imaginer qu’avec un an de plus, cette nouvelle approche du monde professionnel les aiderait à affiner leurs choix et les inciterait à être davantage acteurs de leur orientation. Leur rapport de stage pourrait être présenté au début de la classe de première, et son évaluation entrer dans celle, plus générale, de leurs compétences.
Aux parents, ensuite, quelle que soit leur profession ou la position hiérarchique qu’ils occupent, de se mobiliser pour que leur entreprise accueille des jeunes stagiaires, et de se montrer disponibles pour faciliter leur intégration.
Béatrice Barraud, membre du Bureau national

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Les stages : est -ce la seule façon pour les élèves de découvrir l'entreprise ? J'ai pu constater en collège que c'était souvent inutile... On trouve le stage photocopie dans l'entreprise des paretns ou chez un copain des parents. Ceux qui n'ont pas d'adresses galèrent : les entreprises n'ont pas le temps, ont à recevoir d'autres stagiaires etc...

hedwige gagey a dit…

Je suis présidente d’APEL à Notre Dame de France et le lycée profite effectivement de ce mois de juin un peu trop libre pour signer une convention de stage de deux semaines (voir trois s’ils le désirent) à tous les élèves de seconde. Ce stage est toujours une expérience enrichissante pour ces jeunes qui côtoient le monde professionnel pour la première fois et qui y découvrent un autre aspect du travail et de sa finalité.
Autre particularité importante de cette expérience : le rapport de stage et surtout sa soutenance ; En effet, dans les jours qui suivent, les élèves de 2° viennent soutenir leur rapport de stage devant un jury constitué de parents d'élèves. Durant sept minutes, ils devront évoquer leur stage, faire part de leur découverte du monde du travail, de leur expérience toute récente, de leurs joies comme de leurs déceptions.
Durant sept minutes les parents devront se taire, seulement écouter. C'est long sept minutes... long et impitoyable lorsque les mots se bousculent ou au contraire n’arrivent pas à être le reflet de ce que l’on désire exprimer.
Puis, dans un deuxième temps, sept minutes pour convaincre, argumenter, faire part de son projet d'avenir au regard de ce stage.
Sept minutes durant lesquelles la tension tombe doucement, le dialogue s'installe, s'anime même parfois, les élèves prennent de l'assurance, les parents découvrent, notent la maturité des uns, la soudaine facilité d'expression de ceux qui ont trouvé leur voie.
Au final, pour tous, le sentiment d'avoir franchi une étape importante. Les élèves soulagés sortent, la pression reprend pour les parents, il s’agit alors de s’engager sur une note, note qui doit être le reflet le plus fidèle du travail présenté, note qui doit être juste pour l’élève, mais également juste par rapport aux autres.
Une très belle expérience pour tous!
J’encourage les présidents d’APEL à la développer.

Anonyme a dit…

On a souvent dit que le monde de l'entreprise est déconnecté du monde scolaire/universitaire. Hors il reste tout de même un bon moyen de se rendre des choses. Au lycée ou au collège, on ne parle pas nécessairement d'apprendre des choses concrètes mais de se rendre compte si tel univers plaît ou pas. J'aurais tendance à dire que même un stage photocopie permet de prendre le pouls d'une entreprise, d'un métier, de voir comment s'organise les relations professionnelles entre collègues. A défaut de compétences techniques/métier apprises, l'enfant fait un peu de socio.

Anonyme a dit…

Bonjour,le message de Hedwige Gagey me fait réagir... Il y a plusieurs points contestables dans ses propos que j'ai souligné ci dessous...
1/ Pourquoi le mois de juin est-il libre? Le problème gagne aussi l'enseignement privé?
2 / Les stages : vous ne parlez pas des entreprises, comment vous les trouvez, qui gère les contacts, et surtout : que font-ils dans ces entreprises pendant 3 semaines ? Des photocopies? J'ose espérer que non !
3/ Le jury est composé de parents ... que de parents ? Quel est le rôle des professeurs ? Sont-ils absents?
4/ Qui a créé ces règles du jeu assez surprenantes : 7 minutes (7 min de tortures?)et quid d'un stage qui se passe mal, et quid de l'élève qui n'a pas trouvé chaussure à son pied ...
5 / "Le monde professionnel pour la première fois" n’est ce pas le stage de 3e ?
Devant toutes ces questions, devant ce déballage de bonnes intentions, il y a des zones d'ombres qui nuisent, je pense, à la compréhension du problème, et donc à sa résolution. Il n'y a pas non plus un seul type d'entreprise, je dirai même que chacune est unique. Il y a "le travail" ça oui, c'est la même chose partout ...
Et je pense que le travail, on le trouve plutôt en classe, avec un programme tellement chargé que ce gaspillager de temps et d'énergie
pourrait être mis à profit pour réellement travailler les maths ou le français...

hedwige gagey a dit…

Réponse à Léonard :
Oui, l’enseignement privé est également concerné par les mois de juin perturbés… Beaucoup d’établissements sont centres d’examen et les enseignants font passer et corrigent les épreuves.(Ce qui répond également à votre 3éme question)
Un stage est un tout, la recherche du stage en fait partie et chaque élève se charge de cette investigation. Les élèves ont jusqu'à maintenant fait preuve de beaucoup d’imagination et de persévérance pour trouver des stages très variés et très intéressants. Beaucoup nous ont surpris et en règle générale la quasi-totalité des élèves a, dès le début d’avril déjà trouvés son stage.
Quant à parler de se stage durant 7 minutes, cela ne veut pas nécessairement dire du bien de se stage durant 7 minutes ! Là aussi, les réactions ont été très diverses, le monde du travail n’est pas toujours tendre et certains ont su nous en faire part, ils ont su comprendre et nous expliquer que : Non, le travail ce n’est pas la même chose partout !
Les « bonnes intentions » comme vous les qualifiez ne nuisent que si elles sont incohérentes avec le projet éducatif. Pour moi l’incohérence serait de laisser les élèves en vacances dès la deuxième semaine de juin en leur suggérant de faire chez eux des mathématiques et du français !
Quant aux élèves qui ont effectué ce stage : Tous l’on fait, tous sont venus soutenir leur rapport de stage alors que tous ne revenaient pas l’année suivante !

Anonyme a dit…

Gladys a dit :
Bonjour,
J'ai lu les 4 commentaires précédents que je souhaite compléter.
- Le stage dit de 3ème : dans le privé, suivant les établissements, est fait en fin de seconde.
- La note est effectivment intégrée au livret scolaire, et le jury d'un établissement à l'autre, n'a pas la même composition. Une standardisation serait souhaitable.
- Trouver le stage : le + difficile. Dans le monde professionnel que pouvons-nous donner d'intéressant à réaliser à un jeune de 15/16 ans qui n'a jamais travailler ?? sans parler du problème de l'encadrement et du suivi : un stagiaire est un investissement non rémunérateur pour l'entreprise. L'intention est bonne, mais nous pouvons compter sur les doigts d'une main les stages qui sont effectivement de qualité, et correspondent à la découverte professionnelle. Il faudrait que nos établissements aient une personne dédiée, qui identifie les stages potentiels, rencontrent les maitres de stages de façon individuelle et sur le terrain pour vérifier la qualité du contenu. C'est peut-être une idée à retenir : un parent Apel, avec des compétences adéquates, pourrait jouer le rôle d'interface entre le collège et le monde professionnel, aidé de son équipe pour identifier des stages de proximité de qualité. Reste à voir la perception de cette idée par l'équipe enseignante, car effectivement, comme nous l'avons parfois vécu dans nos établissements, les bonnes intentions des parents ne sont pas toujours bien perçues.
Et globalement dans tous nos lycées, le monde s'arrête au bac...

Anonyme a dit…

"Chaque élève se charge de la recherche de stage" dites vous ... je trouve que ce n'est pas normal ... surtout en seconde ... surtout une recherche libre en pleine année scolaire... prenons comme référence un véritable partenariat que pourrait développer les entreprises et l'Unapel par exemple... il m'a semblé lire qu'un accord avait été signé entre le Medef et l'Unapel ...chaque entreprise devant se plier à un certain nombre de contraintes, idem pour le stagiaire, car il est inadmissible que les jeunes fournissent de la main d'oeuvre à bon marché, et même gratuite, les jeunes, dès la seconde (16 ans) préférant j'en suis sûr travailler et être rémunéré pendant les vacances ... c'est en définitive, le véritable contact avec le "monde du travail" c'est le job d'été. Sans jury de "mamans" bien intentionnées durant 7 mn... à la fin.
Continuez, très bon ce blog !!!!

Anonyme a dit…

GLADYS répond :

effectivement une convention a été signée : extrait du communiqué du Medef : "Jeudi 22 novembre, à l’occasion des premières assises du partenariat Ecole-Entreprise, le ministre de l'Education nationale, les organisations patronales et économiques (MEDEF, CGPME, UPA, ACFCI, APCM, AJE, CJD, Ethic, CroissancePlus, Institut de l'Entreprise…), vingt fédérations professionnelles, les trois fédérations de parents d’élèves (FCPE, PEEP, UNAPEL), le Secrétariat général de l'enseignement catholique et l'Union nationale des associations familiales ont signé une convention permettant la valorisation et l’enrichissement de la découverte professionnelle 3 heures (DP3) en classe de 3e."
Voir : http://www.medef.fr/main/core.php?pag_id=118095

Commentaires : tout cela part d'une bonne intention, et les entités signataires ont chacune bonne conscience, en ayant le sentiment d'avoir réalisé quelquechose de concret : oui, ce n'est qu'une signature sur un document, car sur le terrain quelle est l'incidence ? cela changera-t-il quelquechose ? Dans la réalité du quotidien nous trouvons deux mondes : les gens de terrain qui rament pour essayer de sortir quelque chose de concret, et nos différentes instances, certainement pleines de bonnes intentions, mais éloignées du quotidien.
Des tas d'accords équivalents existent, mais n'ont pas fait avancer les choses sur le terrain.
Suggestion pour notre Unapel : demander affectivement un rapport annuel, participer aux évalutations, développer une communication interne aux Apel pour une meilleure information terrain.

Anonyme a dit…

Comment trouver un stage de découverte professionnelle, que ce soit au collège ou au lycée?
Nos jeunes ne sont pas préparés pour une telle démarche, il est déjà si difficile pour certains de trouver un travail alors qu'ils sont soutenus dans leurs démarches. En seconde combien de jeunes sont capables d'établir une lettre de motivation pour trouver un stage?
Combien d'entreprise vont répondre à ces demandes de stage, pour ma part ma fille a envoyé 10 lettres de candidature: résultat UNE SEULE réponse heureusement positive pour elle.
il faudrait un minimum de soutien pour ce genre d'exercice.

Anonyme a dit…

Stage ou pas stage, en troisième ou en seconde? Les ambitions doivent rester modestes et les réussites parfois incertaines, mais peu importe, cela restera toujours une expérience de plus pour le jeune.
Trouver le stage est un réel problème pour les familles qui ne possède pas le bon réseau. Lorsque j'étais présidente d'apel en début d'année l'apel envoyé un questionnaire aux familles, concernant les actions menées dans l'établissement. Nous invitions les familles qui pouvaient favoriser l'accueil d'un jeune dans une entreprise à nous contacter. ce fichier était transmis ensuite au responsable des troisièmes pour aider les familles en panne de stage. si il existe dans votre établissement une association d'anciens élèves, vous pouvez aussi les solliciter, ils sont souvent très preneur de ce genre de partenariat.
Dans ce même établissement un professeur principal de seconde, propose à sa classe de faire un stage en juin, à caractère humanitaire, une autre façon de découvrir le monde

Monique surroca, chargée de mission SICF Lyon

Anonyme a dit…

J'Aimerais faire l'option DP3 mais pour cela, il faut que je fasse une lettre de motivation.
Mais je ne sais trop quoi dire.
Pouvez-vous m'aider ??

merci d'avance.


Anissa