mercredi 30 janvier 2008

Faut-il orienter en fonction des débouchés ?

Chaque enfant est une histoire sacrée dont on ne saurait soumettre l’avenir intellectuel et professionnel aux lois d’une planification étatique des besoins – de type soviétique – ou aux lois du marché des entreprises qui dicteraient aux familles et aux élèves, la liste de leurs besoins.
Chaque enfant a besoin, pour s’épanouir, de se reconnaître dans un projet qui lui est propre, de cultiver des goûts, des aptitudes, des rêves aussi… Les choix qu’il fera avec ses parents lui permettront de tracer son propre chemin, choisi et non subi. Il y construira son identité, ses objectifs, son ambition qui ne peut se limiter à un job à la sortie…
Faut-il pour autant faire abstraction des débouchés et des réalités économiques ? Trop de filières techniques inadaptées à la réalité économique ou à contre-courant des besoins du marché de l’emploi ont laissé sur le carreau des hordes de jeunes chômeurs. Et combien de jeunes étudiants, attirés et éblouis par les matières intellectuellement passionnantes (la socio, la psycho, les belles lettres…) s’aperçoivent un peu tard qu’elles ne mènent qu’à une impasse professionnelle ?
Laissons la place au rêve, à l’ambition, aux choix qui font grandir, mais confrontons les aux débouchés, aux réalités de la vie économique pour une orientation choisie, mais efficace.
Yves George, vice-président de l'Unapel

lundi 21 janvier 2008

Peut-on parler orientation dès la 6e ?

A 5 ans, Léo voulait être inventeur : une visite de l’exposition « les machines volantes » l’avait fasciné. Deux ans d’ateliers scientifiques plus tard, il n’était plus très sur... A 7 ans, vacances en Autriche : un peu frustré de ne pouvoir communiquer, il découvrait l’utilité de l’apprentissage des langues...
Depuis longtemps déjà Léo s’intéresse à son avenir. Aujourd’hui il est en 6e. Et il serait trop tôt, pour parler d’orientation ? Il faudrait attendre la 3e pour faire découvrir aux élèves les métiers et les filières qui y mènent ? Il ne s’agit évidemment pas de les enfermer dans une voie, ni de considérer qu’à cet âge, les aspirations sont fermes et définitives. En revanche, leur expliquer, ainsi qu’à leurs parents, les étapes à venir, leur parler des outils qui seront à leur disposition, les emmener visiter le BDI de leur établissement, voilà différentes façons de les accompagner utilement, sur les chemins de l’orientation.
Pas d’angoisses Léo, tu as quatre ans devant toi – et encore, il ne s’agira alors que de la première étape – pour mettre en adéquation tes talents, tes rêves, la réalité des filières et des métiers, en comptant sur l’aide de tes parents – aide d’autant plus efficace qu’ils auront été eux-mêmes bien informés – et de toute la communauté éducative.
Dominique Dhooge, membre du bureau national

mardi 15 janvier 2008

Arrêtons de planifier l'avenir de nos enfants et laissons les rêver !

Parler d’orientation avec ses enfants peut parfois tourner au dialogue de sourd. D’un côté, les parents raisonnent en termes de filières, de matières à privilégier… sans parler des notes, forcément bonnes, qu’ils attendent de leurs enfants. Ils s’interrogent aussi sur les évolutions de carrières possibles, les salaires, ou le niveau de vie auquel ces derniers pourront prétendre.De leur côté, les jeunes vivent au présent. Difficulté à se projeter, refus de tout planifier, ils se démotivent facilement à l’idée du parcours du combattant que nous, parents, leur dépeignons. Lointaine, voire abstraite, la vie professionnelle les angoisse, à la hauteur de la pression que nous leur mettons sur les épaules. Et lorsqu’ils osent rêver, affirment leurs goûts, s’enthousiasment à l’idée d’une profession à laquelle nous n’aurions pas songée, nous leur parlons chômage ou précarité... Au point, parfois, de brider leur imagination, voire de briser leurs rêves.Parents, restons donc zen ! Laissons-nous porter, accueillons le moment présent, il sera toujours temps d’affronter les difficultés lorsqu’elles surgiront ! Soyons sereins et confiants, luttons contre la morosité ambiante et envahissante : laissons rêver nos enfants !
Valérie Beauchamps, membre du bureau national

mardi 8 janvier 2008

Stages de découverte professionnelle : pourquoi pas au lycée ?

Nos enfants, qui ont souvent du mal à se projeter dans l’avenir, entretiennent de nombreux préjugés à l’égard du monde professionnel. Pour leur donner la possibilité de se faire par eux-mêmes une idée de sa réalité, pourquoi ne pas leur permettre de prolonger au lycée l’expérience acquise au cours du stage de découverte professionnelle de 3e ? Classe sans examen dont les cours s’achèvent en général avant la date officielle, la seconde semble toute indiquée pour expérimenter une telle mesure. Les bénéfices du stage de 3e étant indéniables, on peut imaginer qu’avec un an de plus, cette nouvelle approche du monde professionnel les aiderait à affiner leurs choix et les inciterait à être davantage acteurs de leur orientation. Leur rapport de stage pourrait être présenté au début de la classe de première, et son évaluation entrer dans celle, plus générale, de leurs compétences.
Aux parents, ensuite, quelle que soit leur profession ou la position hiérarchique qu’ils occupent, de se mobiliser pour que leur entreprise accueille des jeunes stagiaires, et de se montrer disponibles pour faciliter leur intégration.
Béatrice Barraud, membre du Bureau national

L’orientation, c'est aussi une affaire de parents !

« L’avenir, tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre », écrivait Saint-Exupéry dans Le Petit Prince. N’est-il pas temps de nous approprier – ou de nous réapproprier – notre responsabilité éducative parentale, en participant activement à l’élaboration des parcours d’orientation de nos enfants ?
Certains, désabusés, diront ne rien comprendre aux arcanes des filières et des passerelles ; d’autres, amers, que seuls les initiés du système scolaire sont à même d’accompagner leurs enfants. Un grand nombre affirmeront que la question de l’orientation est de la compétence pédagogique des enseignants. Faut-il pour autant les laisser décider, seuls, de ce que sera le meilleur avenir pour nos enfants ? Cette responsabilité, il nous faut l’assumer avec le corps enseignant, sans nous défausser les uns sur les autres au gré des déceptions.
En tant qu’éducateurs, nous devons agir ensemble, au quotidien, pour permettre à nos enfants d’être véritablement acteurs de leur orientation.

Véronique Dintroz-Gass, présidente de l'Unapel