lundi 11 février 2008

Et si on parlait métiers avant de parler filières ?

Trop souvent, l’orientation est réduite à un jeu de piste à l’intérieur du dédale compliqué du système éducatif : éviter le cul de sac du mauvais diplôme, passer par une meilleure filière, choisir l’option qui débouche sur le bon bac… Quel est but du jeu ? On ne s’est jamais vraiment posé la question. On verra après, quand on sera enfin sorti du labyrinthe !
Inversons ce sens de l’orientation, redonnons lui du « sens », en partant des domaines professionnels, de leurs caractéristiques et de leur intérêt. Découvrons ensuite - et seulement ensuite - les différents cursus et les multiples passerelles qui permettent d’y accéder.
Le point de vue est radicalement différent. Il permettra sans doute à Cédric, « orienté » en fin de 3e, de comprendre la finalité de la filière professionnelle qui s’ouvre devant lui et de retrouver le désir de progresser. Sabine, la bonne élève, engagée presque malgré elle dans la course à l’excellence, prendra enfin le temps de s’interroger sur ses objectifs, non plus en terme d’études, mais en terme de vie professionnelle.
Danièle Grilli, Service information et conseil aux familles de l'Unapel

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce que vous affirmez est sans doute logique mais ça ne se passe pas comme ça ! Mon fils est en 2de. A 16 ans il n’a pas d’idée du métier qu’il va faire. Moi non plus à cet âge là, je ne savais pas. Ca n’est pas anormal. Mais j’espère qu’il va être admis en bac S, qui ne lui fermera aucune porte quand il aura à choisir ses études après le bac. C’est sans doute « mettre la charrue avant les bœufs » mais dans la réalité, c’est comme ça ! Et je ne vois pas comment ça peut changer.

Anonyme a dit…

Le problème est bien là,
avant ou apres s'être engagé dans une filière ?
et si c'est fait, si n'on aime pas ?
on fait quoi quand on a déjà "perdu" un ou deux ans dans un cursus dont on a que faire ou qui ne ressemble en rien à ce que l'on voulait ? Le problème est bien là.
On fait quoi ? comment on sait ? à qui on demande ?
on est trop jeune ! qu'est-ce que j'en sais? je n'ai que 16 ans !
3 ados à la maison et pas un ne sait quoi faire de sa vie !l'ainée en fac est démotivée par l'attidude de ses profs !
il y a tant de choses à faire ! tant de filières ! tant de passerelles !
çà ne pourrait pas être plus simple ?
pourquoi il faut 3 années de licence dont on a rien à faire pour pouvoir passer un concours d'entrée et auquel on va peut-être échouer !
pourquoi on ne peut pas directemment entrer dans le vif du sujet, préparer directement un métier sans avoir perdu x années en préambules divers ne mennant à rien ? pourquoi tout doit être aussi compliqué qund on pourrait faire ...si simple !
La découverte des métiers, de la vie en entreprise, en commerce, en artisannat,ou ailleurs ne devrait-elle pas commençer plus tôt ? faire partie du "programme" avec visites et rencontres de professionnels à l'appui ?
pourquoi attendre la "dernière minute ?"

marc a dit…

Totalement d'accord avec le fait de parler "Métier" avant de parler filières.
Je ne vois pas comment on peut intéresser un jeune, de 15 ou 16 ans avec des études, c'est trop abstrait. Passer du temps avec ce jeune, lui consacrer le temps nécessaire à l'intéresser à un métier ou à un secteur professionnel, l'aider lui trouver des pistes de visites d'entreprises, rencontrer un notaire, un Kiné, un vétérinaire ou un pâtissier, voilà où nous devons jouer notre rôle de parent et donc d'éducateur.
Il faut faire rêver ces jeunes, leur donner des objectifs, si un ou deux métiers sortent du chapeau, c'est un début de pistes et autant d'objectifs à atteindre. Et si ces pistes sont en adéquation avec le monde de l'emploi et bien bravo. Il faut leur expliquer que vouloir être humanitaire c'est nbien et noble, mais il faut aussi êytre bi ou trilingue, avoir une compétence en compta ou logistique etc... Au collège c'est un peu compliqué au lycée le sujet ne peut être écarté, objectif bac d'accord, mais nous devons prendre du temps pour ouvrir les horizons, les pistes métiers, saisir toutes les opportunités de découvertes (sans attendre l'aide de l'établissement! potre ouverte, carrefour des métiers, RDV en CIO, doc Onisep, visite en CDI/BDI, échanger avec les métiers de nos proches...), prenons nos responsabilités et "positivons".
L'orientation ne doit pas être une charge (un fardeau!), c'est peut-être une chance! rendons le jeune acteur, réfléchissons aux alternatives, aux passerelles, à tous les moyens de rebondir, prendre les bonnes options ou enseignements de déterminations, aidons à construire et pas à détruire. Rendons l'orientation positive dans nos actes et nos propos. Si l'école ne parle pas assez "métier", nous pouvons nous parents le faire.
Et cela peut même devenir un plaisir!
Et n'oubliez pas que la voie royale, ce ne sera pas la filière la plus prestigieuse, mais ce sera celle qui conduira au succès.

Anonyme a dit…

Et si on parlait intérêt dans le sens avoir de l'intérêt pour un type d'activités.
Ces jeunes "qui ne savent pas" sont souvent capables de dire s'ils aiment le contact avec les gens, avec la nature, le travail sédentaire....
Celà permet déjà de défricher un peu. Ensuite, une ouverture par le biais des stages ne peut que renforcer ou infirmer une opinion personnelle.
Tout le monde n'est pas fait pour un travail de bureau, certains de nos jeunes ont la chance d'être doués de leurs mains. Aidons les à affirmer leurs choix

Anonyme a dit…

Patricia répond :
Comment cela peut changer se demande Edmée ?....
Quelque soit le sujet, si l'on décide de devenir acteur et non pas de suivre le mouvement ou de subir des choix plus ou moins imposés, alors cela peut changer.
En tant qu'élève, nos collégiens doivent choisir leur voie en 3ème, puis de nouveau prendre position au lycée.
Mais en amont de ces questions, le rôle de la communauté éducative n'est-il pas de permettre aux jeunes de pouvoir découvrir les métiers. Cela peut paraître simpliste, mais interrogez votre entourage : combien de jeunes connaissent le métier de leurs parents, le quotidien de leur travail, les avantages, les inconvénients, l'activité de l'entreprise : produits ou services, objectif, position sur le marché local ou international, etc...
Ce volet fait partie intégrante de l'éducation, et si chaque parent pouvait emmener une journée son enfant dans son entreprise pour la découvrir, cela serait certainement très enrichissant pour les deux.
Quand au choix du bac idéal, il faut savoir que le contexte a bien évolué depuis trente ans, et que toutes les passerelles existent. Les jeunes peuvent s'engager dans une filière et en changer même au bout de deux ans : ils ne se trouvent plus dans une impasse complètement fermée.

L'éducation au choix, c'est aussi procéder par élimination. Si l'on n'a aucune idée de ce que l'on veut faire, commencer par identifier ce que l'on n'aime pas est plus facile.

UN autre point important est l'influence que nous avons en tant que parent. La majorité d'entre nous se projette de façon inconsciente. Nous influençons notre collégien/lycéen dans son choix en développant une information orientée vers le cursus qui nous paraît être le meilleur par rapport à ces capacités. Et effectivement, tous les parents rêvent d'un bac S pour leur progéniture ... alors que nous devrions contribuer à la revalorisation des métiers manuels et des formations par apprentissage, qui contrairement aux idées reçues, offrent des métiers intéressants où les rémunérations sont dans bon nombre de cas, supérieures à ceux que peut avoir un cadre en entreprise, sans parler des risques de chômage amoindri. N’oublions pas, que effectivement, l’artisanat est bien la première entreprise de France en terme d’emplois.